A propos de moi…

Je suis un autodidacte.
Ma peinture est résolument figurative, mais ne l’a pas toujours été. Je ne regrette pas cette période, car elle m’a fait progresser en élargissant mon horizon et en m’ouvrant d’autres perspectives.

L’art est un langage, mais en parler me met soit dans l’embarras, soit mal à l’aise.

Il est toujours difficile de parler de son art. Je n’irai pas jusqu’à dire que cela dénature ma peinture, mais, d’une certaine manière, c’est ce que je ressens : une forme d’appauvrissement de la parole par rapport à la pensée, une certaine gêne, voire une forme d’indécence à parler de soi et à cette vanité qui transparait sans cesse et qui peut être vécue comme un fardeau trop lourd à porter.
La peinture est un langage, tout comme la musique et on peut exprimer à travers elle ce que l’on ne peut pas dire par les mots. Ma peinture se suffit à elle-même, je n’ai rien de particulier à en dire et ça se voit !
Pour moi, elle est un miroir avec lequel je ne peux pas tricher, car je me retrouve seul, face à moi-même, face à ma propre condition et à ma solitude. C’est bien de cette rencontre dont il est question. Nul faux semblant, nul échappatoire : je suis seul face à l’immensité.

La seule rencontre qui vaille dans existence, c’est celle que l’on fait avec soi-même.

Je peins souvent la mer et j’essaie de transcrire les mythes qu’elle véhicule, dépassant souvent la réalité et son ineffable beauté.  Je n’ai aucune intention métaphysique en peignant : je me retrouve face à une beauté qui me dépasse et ne peut s’appréhender que par le sentiment et non par la raison.

Ce qui m’importe, dans ma démarche, ce n’est pas tant le « sujet » que le rapport que j’ai avec lui et la manière dont je le traite. Bref, plus le style que le contenu et surtout évidemment ce que j’y projette.
J’aime les effets graphiques, c’est pourquoi j’utilise du noir, « couleur » que j’affectionne particulièrement, comme dans les dessins à l’encre de Chine. Il donne une dimension tragique, austère, transgressive, avec une touche de  modernité.

J’ai souvent cherché des sujets à la frontière entre le figuratif et l’abstrait et je n’arrivais pas à trancher. D’une certaine manière, le fait de choisir m’a libéré et m’a décomplexé.
Le plus dur est bien évidemment de commencer, c’est un point commun avec la littérature ou le travail de l’écrivain. J’ai appris grâce à cela à être persévérant.