A propos de moi

Je suis un autodidacte.
Ma peinture est résolument figurative mais ne l’a pas toujours été. Je ne regrette pas cette période car elle m’a fait progresser en élargissant mon horizon et en m’ouvrant d’autres perspectives.

L’art est un langage. Parler d’art me met, je dois le dire, soit dans l’embarras soit mal à l’aise.

Il est toujours difficile de parler de son art. Je n’irai pas jusqu’à dire que le fait d’en parler dénature ma peinture mais d’une certaine manière c’est bien ce qui se passe car on ressent, à en parler, une forme d’appauvrissement de la parole par rapport à la pensée mais également une certaine gêne qui est sans doute due à la fois à cette impudeur voire une forme d’indécence à parler de soi et à cette vanité qui transparait sans cesse et qui peut être vécue comme un fardeau trop lourd à porter. D’autre part la peinture est un langage, comme la musique et on peut exprimer à travers elle ce que l’on ne peut pas dire par les mots. Ma peinture se suffit à elle-même. Je n’ai rien de particulier à dire et ça se voit.

Pour moi ma peinture est un miroir. Je ne peux pas tricher car je me retrouve seul face à moi-même, face à ma propre condition, face à ma solitude. Mais c’est bien de cette rencontre dont il est question. Nul faux semblant, nul échappatoire, seul face à l’immensité. La seule rencontre qui vaille dans existence c’est celle que l’on fait avec soi-même.

Je peins souvent la mer et j’essaie avec mes faibles moyens de transcrire les mythes qu’elle véhicule, dépassant souvent la réalité et son ineffable beauté.  Donc on peut dire que je n’ai aucune intention métaphysique en peignant. Je me retrouve face à une beauté qui me dépasse et ne peut s’appréhender que par le sentiment et non pas par la raison.

Ce qui m’importe dans cette démarche ce n’est pas tant le « sujet » que le rapport que j’ai avec lui et la manière dont je le traite. Bref plus le style que le contenu et surtout évidemment ce que j’y projette.

J’aime les effets graphiques c’est pourquoi j’y mets du noir, une « couleur » que j’affectionne tout particulièrement comme dans les dessins à l’encre de Chine.

Le noir donne une dimension tragique, austère, transgressive et apporte une touche de  modernité.

Par le passé j’ai souvent cherché des sujets qui se situaient à la frontière entre le figuratif et l’abstrait. Je n’arrivais pas à trancher.

D’une certaine manière, le fait de choisir m’a libéré et m’a décomplexé.

Le plus dur est bien évidemment de commencer, c’est un point commun avec la littérature ou le travail de l’écrivain.

J’ai appris grâce à cela à être persévérant.

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